La patience de Guy Carbonneau a atteint sa limite et les joueurs du Canadien s'apprêtent sans doute à le réaliser. L'humeur massacrante que l'entraîneur recrue affichait après la cuisante défaite de 8-3, samedi, laisse présager qu'il va serrer la vis.
On lui a demandé s'il allait soumettre l'équipe à une séance d'entraînement punitive, dimanche, à son arrivée à Detroit.
«Je ne sais pas, la nuit porte conseil, mais je peux vous assurer qu'il va y avoir une séance d'entraînement», a-t-il répondu.
Carbonneau a tenu les propos les plus durs, à la suite du pire revers des siens cette saison. Les vétérans, les défenseurs et les gardiens, tout le monde y a passé.
«On ne s'est pas présenté. On était absent, a-t-il martelé. On a pensé que l'effort qu'on a donné au cours des deux dernières semaines serait suffisant pour vaincre les Sénateurs.
«Les vétérans qui savent supposément comment aborder des matchs du genre ou comment réagir ne se sont pas présentés», a-t-il renchéri, sans en identifier aucun.
Carbonneau était d'autant fâché que la contre-performance du Tricolore a été vue par une audience importante, dans le cadre de la «Journée du hockey au Canada».
«C'est «Canada Day», la bâtisse est remplie et il y a la moitié de la foule qui est de notre bord. Mais on est incapable de se présenter.»
Les gardiens n'ont pas été en reste, Carbonneau soulignant que Cristobal Huet et David Aebischer avaient accordé huit buts sur 28 lancers.
«Il n'y pas uniquement les joueurs qu'on doit blâmer, les gardiens aussi. Huit buts sur 28 lancers, c'est inacceptable.»
Il a expliqué avoir laissé Huet en poste après le premier vingt parce qu'il croyait aux chances du Canadien de renverser la vapeur.
«À leur match précédent, les Sénateurs avaient pris les devants 5-0, avant de voir les Rangers de New York faire 5-4 en troisième. Je me disais qu'on pouvait les imiter.»
Un coup de poing
Dans le vestiaire, les joueurs n'en menaient pas large. On a fait remarquer au capitaine Saku Koivu que le Canadien venait de recevoir une gifle en plein visage.
«Un coup de poing, vous devriez dire, a repris Koivu. On ne méritait pas du tout de gagner. On n'est pas à notre mieux depuis quelques semaines et on doit retrouver de la constance dans notre jeu.»
Le Finlandais n'avait pas réellement d'explications à fournir au sujet de la débandade de samedi.
«On a bien commencé, puis tout s'est écroulé. Les quatre buts des Sénateurs en première période ont été le résultat de quatre erreurs dans notre zone.»
Mathieu Dandenault a parlé d'une «grande insatisfaction» de tout le monde en regard du mauvais rendement de l'équipe depuis deux semaines.
«C'est frustrant pour les entraîneurs qui nous répètent continuellement ce qu'on doit faire. Tout le monde en parle, mais on ne fait rien. On n'est pas prêt mentalement et physiquement. On essaie de jouer tout en finesse.
«On doit corriger la situation, a-t-il servi en guise d'avertissement, sinon on va passer de la quatrième position à la sixième et on va continuer de dégringoler au classement.»